Au milieu de cette conjoncture incertaine, les investisseurs font face à des signaux ambivalents. On observe un ralentissement de la croissance économique mondiale, tandis que l'inflation demeure à de hauts niveaux malgré un resserrement monétaire déjà bien amorcé. Dans ce contexte délicat, il peut être difficile de prédire comment les marchés réagiront face à ces pressions. A suivre dans cette lettre, vous trouverez nos perspectives par grandes classes d’actifs pour cette nouvelle année 2023.
Au moment d’écrire une lettre de rentrée, il est toujours utile de se replonger dans ce que nous écrivions un an auparavant pour noter à quel point les données peuvent évoluer en l’espace de douze mois. En janvier de l’année dernière, les enjeux étaient de savoir si nous allions pouvoir sortir définitivement du risque Covid, si les perturbations des chaînes d’approvisionnement allaient se résorber rapidement et quelle serait l’ampleur des plans de relance américains. Un mois plus tard, l’invasion de l’Ukraine par la Russie changeait complètement la donne en exacerbant largement les pressions inflationnistes en raison de la hausse massive des prix des matières premières. Etant donné les incertitudes actuelles, il est bien possible que ce que nous percevons aujourd’hui comme des questions importantes soit balayé par un événement majeur dans les mois qui viennent. Pour paraphraser Keynes : « Quand les faits changent, je change d’avis. Et vous, que faites-vous ? ».
Après cet interlude « économico-philosophique », il nous faut toutefois essayer de répondre aux principales incertitudes actuelles : dirigeons-nous vers une récession et si oui, quand ? la désinflation va-t-elle s’accélérer et pour se stabiliser à quel niveau d’inflation ? Et le corollaire de tout ça, quelle sera la réaction des banquiers centraux dans les mois qui viennent ?
Nous avons déjà écrit à maintes reprises sur le risque de récession, aussi bien en Europe qu’aux Etats-Unis et nos conclusions n’ont pas changé : le support budgétaire très important décale le risque de voir la croissance économique s’effondrer. Néanmoins, le très fort durcissement des conditions financières devrait finir par avoir, comme ça a toujours été le cas historiquement, un impact très significatif sur la croissance économique.