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Les banques centrales ? Encore ? - La lettre Orientations et Stratégie n°183


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Depuis une semaine, je suis interpellé sur le thème de l’édito du mois… "Les banques centrales bien sûr !", avec inévitablement à chaque fois la même réaction : "Encore ??". Et oui, encore…

Nous pourrions évoquer la Corée du Nord, le referendum catalan ou encore les élections allemandes, mais in fine, avoir la bonne lecture des banques centrales reste crucial pour une allocation d’actifs pertinente.

Donc, que s’est-il passé de ce côté en septembre ? La banque d’Angleterre a surpris le marché en adoptant une posture beaucoup moins accommodante en raison d’une inflation toujours élevée, ce qui a logiquement provoqué une forte hausse des taux courts. Dans la même veine, la banque centrale canadienne a, elle, monté ses taux pour la 2e fois, là encore en surprenant le marché. Enfin, pour en finir avec les surprises, la réserve fédérale américaine n’a pas semblé très préoccupée par les chiffres décevants d’inflation en les qualifiant de "transitoires" et a réaffirmé ainsi qu’une hausse de taux en décembre était probable. Il n’y a finalement que la BCE qui ait délivré un message plutôt accommodant, même si on peut sans doute assez largement l’attribuer à la force de l’euro.

Si on ajoute à cela un début d’annonce de réforme fiscale aux Etats-Unis, la réduction du bilan de la Fed ou les rumeurs de nomination de Kevin Warsh à la tête de cette dernière, il n’est pas très étonnant de voir les taux monter de 30 bp environ sur le mois de septembre. Comme les chiffres macroéconomiques restent très bien orientés en Europe et aux Etats-Unis, il est légitime de se demander si les astres sont enfin alignés pour une hausse des taux plus significative qu’à l’accoutumée. A cette question, nous sommes tentés de répondre plutôt non…

En effet, l’inflation reste en dessous des objectifs des banques centrales et leurs glissements devraient être négatifs à horizon mars 2018. Cela n’est pas de nature à accélérer le rythme de hausse des taux des banquiers centraux à horizon 6 mois. "L’output gap" reste de plus élevé en Europe avec un taux de chômage encore loin de ses niveaux de 2007, ce qui donne du temps à la BCE pour graduellement réduire sa politique extrêmement accommodante. Enfin, la somme des bilans des banques centrales continue à augmenter (19 000 Mds…) et cette liquidité doit bien s’investir quelque part…

Bref, si nous n’avons toujours pas envie de détenir des obligations souveraines "core" qui restent chères, nous ne pensons pas que les conditions soient aujourd’hui réunies pour assister à un krach obligataire. Nous adoptons ainsi une posture moins agressive que le mois dernier en réduisant notre sous-sensibilité.

Concernant les actions, nous maintenons notre avis positif sur les actions européennes et les actions émergentes qui restent attractives relativement aux autres classes d’actifs. Cela nous semble être aussi le cas pour les obligations émergentes qui offrent un rendement ajusté du risque que nous jugeons plus intéressant que celui du crédit "corporate" dans son ensemble.

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